C’est ce qu’a interrogé le Sénateur Michel Remo Yossa sur la position de l’Assemblée Provinciale de l’Ituri relative à la prorogation de l’État de Siège .
À cet effet, réuni le 15 avril 2025, l’Assemblée Provinciale de l’Ituri, dans un élan de responsabilité et de légitimité populaire, a clairement exprimé son indignation et son désaccord face à la volonté du gouvernement central de proroger, une fois de plus, un État de siège devenu à la fois inefficace et porteur de germes de pillages des ressources minières.
En tant que Sénateur de la République, investi d’un mandat national et profondément enraciné dans les douleurs des Ituriens , je soutiens avec force et clarté la position courageuse et lucide de l’Assemblée Provinciale de l’Ituri. La prorogation projetée pour les 12 mois à venir soulève de graves interrogations tant sur le plan de son efficacité et sur le plan de la gouvernance sécuritaire.
Cela fait quatre ans que l’État de siège est en vigueur. Quatre ans de silence institutionnel, de paralysie démocratique et de souffrance populaire. Si cette mesure avait produit les résultats escomptés, les voix de l’Ituri ne s’élèveraient pas aujourd’hui avec autant de vigueur. Au contraire, les faits parlent d’eux-mêmes : persistance de l’insécurité, déplacements massifs, massacre des civils, démoralisation des troupes, et une population qui n’a plus que sa foi en la République pour espérer.
Je m’interroge : le gouvernement n’a -t-il pas tiré véritablement des leçons de la débâcle de nos forces de sécurité et de défense au Nord-Kivu, pourtant également placé sous état de siège ? Si ce régime exceptionnel n’a pu contenir la montée des groupes armés , pourquoi s’obstiner à l’imposer à l’Ituri, sans réajustement ?
Et si la levée totale de l’état de siège semble poser problème, pourquoi ne pas adopter la voie médiane proposée par la mission conjointe des parlementaires et du gouvernement conduite par la Première Ministre elle -même ? Cette proposition d’une levée partielle et progressive offrirait une alternative raisonnable et responsable.
À ce stade, une question taraude l’esprit de tout citoyen éveillé : Que visent réellement les décideurs en maintenant l’Ituri dans cet état d’exception sans résultats palpables ? Quel est l’objectif réel : la paix ou une gouvernance de confort dans l’ombre des institutions locales éteintes ?
L’Ituri mérite mieux. L’Ituri mérite la paix, mais pas la paix imposée par le silence démocratique.
Legrandpays.