Home Politics RDC Kinshasa : DECLARATION DES FORCES POLITIQUES ET SOCIALES CONTRE LA DICTATURE ET LE CHANGEMENT DE LA CONSTITUTION( intégralité)

RDC Kinshasa : DECLARATION DES FORCES POLITIQUES ET SOCIALES CONTRE LA DICTATURE ET LE CHANGEMENT DE LA CONSTITUTION( intégralité)

by Ndjibu
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Dans ses adresses de Kisangani et de Lubumbashi en dates de 9 et 16 novembre
2024, Monsieur Félix Tshisekedi Tshilombo a confirmé sa volonté de changer la
Constitution du 18 février 2006, sous prétexte qu’elle n’est pas adaptée aux
réalités congolaises, qu’elle a été rédigée par des étrangers et à l’étranger, et
qu’elle ne préserve pas la souveraineté nationale.
Nous, forces politiques et sociales, porteuses des aspirations profondes du
peuple congolais, après avoir suivi avec consternation Monsieur Félix Tshisekedi
sur sa volonté de changer la Constitution, déclarons solennellement notre
opposition à ce Changement ou cette Révision de la Constitution, notamment
pour des raisons ci-dessous :

  1. Contrairement aux affirmations mensongères de Monsieur Tshisekedi
    prétendant que la Constitution du 18 février 2006 serait l’œuvre des étrangers,
    celle-ci est issue du travail des Congolais réunis à Simisimi dans la ville
    Kisangani. Elle a été rédigée par le Parlement Congolais et adoptée par le peuple
    au référendum dans sa très grande majorité exprimée à 85% ; elle est
    l’expression de notre souveraineté nationale et ne constitue en aucun cas une
    imposition, ni des belligérants, ni des puissances étrangères.
  2. La Constitution a été conçue pour assurer le bon fonctionnement des institutions
    de la République, prévenir les conflits internes, promouvoir et consolider la
    cohésion et l’unité nationales, garantir les libertés publiques, promouvoir l’État de
    droit, empêcher les dérives dictatoriales et garantir une alternance démocratique
    régulière.
    En outre, il n’y a rien de plus faux que l’affirmation de Monsieur Felix Tshilombo,
    déclarant à Lubumbashi, que l’article 217 est responsable de l’occupation de nos
    terres par des étrangers ; là il confond la notion de souveraineté avec la cession
    de terre. Est-il besoin de rappeler que dans notre pays, selon l’art.214 al.2 de la
    constitution, aucun millimètre du territoire national ne peut être cédé à quiconque
    sans l’accord préalable du peuple Congolais, consulté par referendum ?
  3. Aucune disposition de la Constitution n’empêche Monsieur Tshisekedi Tshilombo
    d’améliorer les conditions sociales du peuple congolais, notamment en
    garantissant une rémunération décente pour nos militaires, policiers,
    enseignants, médecins et autres fonctionnaires de l’Etat ; en donnant à la
    population l’accès à l’eau potable, à l’électricité et à des soins de santé de qualité
    ; en stabilisant le taux de change ; en construisant et en réhabilitant les routes ;
    en régulant la circulation routière pour contenir les embouteillages ; en récupérant
    Bunagana et la centaine d’autres localités occupées par le M23 ; en mettant fin à
    la guerre à l’Est ainsi qu’à l’insécurité généralisée dans le pays…La souffrance du peuple congolais a atteint des niveaux tragiques et
    insupportables. La corruption et les détournements des deniers publics sont
    devenus des pratiques institutionnalisées. L’espace de liberté s’est gravement
    rétréci. La répression contre l’opposition a conduit jusqu’à l’ignoble assassinat de
    l’Honorable Chérubin OKENDE ; les violations des droits humains, le tribalisme,
    le népotisme, les arrestations arbitraires et détentions illégales des opposants,
    notamment Seth KIKUNI, Jean Marc KABUND, Mike MUKEBAY et bien d’autres,
    des journalistes et des défenseurs des droits humains, sont désormais des faits
    quotidiens.
  4. Le changement de la Constitution voulu par Monsieur Tshisekedi Tshilombo
    intervient dans un contexte de crise profonde ; la RDC est confrontée, sur son
    intégrité territoriale, à une grave menace alimentée par l’ingérence directe du
    Rwanda et de l’Ouganda et la résurgence du M23. À cela s’ajoutent les violences
    des ADF à Beni et Irumu, de CODECO et Zaïre en Ituri, la présence de troupes
    burundaises au Sud-Kivu, les massacres perpétrés par les Mobondo dans
    Kwamouth, Bagata, Kenge, Kimvula et à Maluku, ainsi que les exactions des
    milices de l’UDPS abusivement appelés ‘‘forces du progrès’’ et des Kuluna à
    travers le pays. Il y a encore les tueries et déplacements des populations de
    Lubunga à Kisangani, les massacres des fidèles de l’Eglise wazalendo à Goma,
    des prisonniers à Makala, les massacres de Kilwa, Luilu et Kilobelobe dans le
    Grand Katanga. La RDC compte aujourd’hui plus de 8 millions de déplacés
    internes.
  5. Dès lors, l’initiative de changement ou de révision de la Constitution est
    totalement injustifiée, inopportune, illégale, anticonstitutionnelle, une menace
    grave contre la cohésion nationale et une haute trahison de la part de Monsieur
    Tshilombo.
    Il ressort de ce qui précède, qu’au lieu de défendre l’intégrité territoriale de la
    RDC, de s’attaquer aux véritables problèmes du pays, de promouvoir la cohésion
    nationale, Monsieur Tshisekedi cherche à changer la Constitution pour
    s’éterniser au pouvoir du reste usurpé et briguer un 3ème mandat, en violation de
    l’article 70 qui limite le nombre des mandats présidentiels à 2 et de l’article 220
    qui impose, entre autres, que le nombre et la durée de mandat du Président de
    la République ne peuvent faire l’objet d’aucune révision constitutionnelle.
  6. La Constitution n’ayant pas prévu de mécanisme de son changement, cet acte
    est constitutif d’un coup d’Etat et expose son auteur à des poursuites judiciaires
    pour haute trahison, fait prévu à l’article 165 de celle-ci.
    Face à cette dérive dictatoriale de Monsieur TSHILOMBO, les forces politiques
    et sociales lancent un appel solennel à toutes les personnes éprises de paix et
    de justice, patriotes, opposées à la dictature, de nous mobiliser tous ensemblepour faire barrage à ce projet macabre de changer notre Constitution.
  7. Conformément à l’article 64 de la Constitution, les forces politiques et sociales
    appellent le peuple congolais à se lever comme un seul homme pour faire échec
    à ce plan diabolique visant le changement de notre Constitution e t q u i va
    consacrer à coup sûr la balkanisation de notre pays, la République
    Démocratique du Congo.
    Des manifestations citoyennes à travers tout le pays et dans la diaspora seront
    organisées dans les jours à venir pour défendre notre Constitution et barrer la
    route à Monsieur Félix Tshisekedi.
    Peuple congolais, l’heure est grave, réveillons-nous ! Défendons nos droits et
    notre souveraineté. Empêchons Monsieur Félix TSHILOMBO de réaliser son
    coup d’Etat constitutionnel.
    A l’unisson, disons haut et fort : PAS DE CHANGEMENT DE CONSTITUTION,
    PAS DE TROISIEME MANDAT A MONSIEUR TSHILOMBO ou QUI QUE CE SOIT,
    PAS DE PRESIDENCE A VIE EN RDC ! Monsieur Félix Antoine Tshisekedi
    Tshilombo doit impérativement respecter son serment qu’il a prêté
    solennellement devant Dieu et la nation, « d’observer et défendre la constitution
    et les lois de la République ».

Kinshasa, le 20 novembre 2024

Les signataires

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