Aujourd’hui, le sujet fait débat. Nombreux sont ceux qui se déchirent, et l’opposition n’émet qu’un vœu sur cette question : il s’agit bien de la révision ou du changement de la constitution.
Nonobstant la position du parti présidentiel, l’UDPS, qui est favorable au changement de la constitution, d’autres partis commencent également à exposer leur position. Ainsi, lors d’un entretien sur la radio B-One FM, l’acteur sociopolitique Me Leader Kingonzi Joachim Bin Ali, secrétaire exécutif national en charge de la justice du parti politique AREP, parti cher au ministre d’État Guy Loando Mboyo, a dévoilé de manière claire la position de son parti et les motivations qui sous-tendent cette décision.
Sans mâcher ses mots, il a précisé la position d’AREP : « À ma connaissance, au sein de l’Union Sacrée, dont fait partie mon parti politique AREP (Agissons pour la République), il est question de procéder à des réformes constitutionnelles. En particulier, nous avons opté pour une révision de la constitution », a-t-il déclaré.
À la question de savoir si l’UDPS souhaite agir seule, du fait que l’idée du changement de la constitution n’a pas été discutée au sein de l’Union Sacrée, il a répondu en ces termes : « Sur cette question, chaque parti a la liberté d’exprimer son opinion comme il l’entend. Bientôt, l’Union Sacrée devra officiellement prendre position, mais nous nous en tenons aux déclarations du président de la République. Ce dernier a évoqué deux thématiques dans les réformes constitutionnelles : la révision et la possibilité d’un changement constitutionnel. Face à cela, notre parti a choisi la voie de la révision », a-t-il souligné.
Poursuivant, il a expliqué les attentes de l’AREP en matière de révision constitutionnelle : « Nous sommes encore en pleine réflexion au sein des commissions, mais plusieurs révisions sont envisagées, notamment sur l’article 70 de la constitution, qui concerne le scrutin présidentiel. Nous souhaitons revenir à un scrutin présidentiel à deux tours, afin d’éviter que la population n’ait l’impression d’une dictature démocratique déguisée. Il est essentiel d’impliquer la population dans le choix de ses dirigeants, en particulier du président de la République. »
Il a également évoqué l’article 72, relatif aux conditions d’éligibilité à la présidence : « Nous souhaitons que tout candidat à la présidence justifie d’un niveau de formation intellectuelle avéré, avec au moins un diplôme de licence, ainsi qu’une expérience professionnelle d’au moins 10 ans. Gérer la République nécessite des dirigeants compétents, tant sur le plan intellectuel que professionnel », a-t-il affirmé.
En ce qui concerne l’article 102, relatif aux candidats députés, il a précisé : « Nous souhaitons qu’il soit inscrit dans la constitution que tout candidat député national justifie d’un diplôme de graduat au minimum. Cela garantirait que nos assemblées soient composées de députés capables de défendre efficacement les intérêts de la République. »
Il a aussi abordé la question de l’impunité dont bénéficient certaines personnalités, notamment les anciens Premiers ministres : « L’article 163, qui définit la juridiction compétente pour juger le Premier ministre, devrait être revu. Les anciens Premiers ministres coupables de détournement ou d’incompétence doivent également être jugés. À ce sujet, l’affaire Bukangalonzo est encore en cours et attend toujours une conclusion », a-t-il rappelé.
Concernant les assemblées provinciales, il a dénoncé leur dysfonctionnement : « Beaucoup ne remplissent plus leur rôle constitutionnel. Certaines se permettent même d’invalider des députés provinciaux, alors qu’elles n’en ont pas la compétence. De plus, les élections sénatoriales posent problème en raison de la corruption. Il faut aborder ces questions et les intégrer dans la future constitution. »
Enfin, il s’est interrogé sur l’élection des gouverneurs : « Devons-nous continuer à passer uniquement par les assemblées provinciales, ou le président de la République devrait-il nommer les gouverneurs pour éviter les pratiques douteuses de certains députés provinciaux ? », a-t-il conclu.
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